Moins Comme Moi, Plus Comme Dieu Session 5
As-tu déjà eu l’impression que personne ne se soucie vraiment de toi ? Que tu es seul dans ta souffrance, et que même Dieu te semble lointain ?
Moi, oui. C’est souvent dans la souffrance que je suis la plus tentée de douter du caractère de Dieu. Et pourtant… c’est justement dans ces moments-là qu’Il est le plus proche. Parce que notre Dieu est un Dieu compatissant.
Et en tant qu’enfants de Dieu, Il veut que nous apprenions à développer, nous aussi, un cœur rempli de compassion. Mais comment faire ? Et à quoi ça ressemble concrètement dans notre quotidien ?
Tu te poses peut-être ces questions. Alors reste avec moi aujourd’hui pour la cinquième partie de notre série Moins comme moi, plus comme Dieu, où l’on va explorer ensemble cette question :
Comment puis-je imiter la compassion de Dieu aujourd’hui ?
Cultiver un coeur de compassion
Dis-moi… tu connais quelqu’un qui a la main verte ? Moi, j’admire vraiment les gens qui savent jardiner. Ce n’est clairement pas mon cas. J’ai plutôt… la main noire ! Même les plantes d’intérieur censées être increvables n’arrivent pas à survivre à mes bons soins un peu trop enthousiastes.
Mais bon, mon manque de talent n’enlève rien à mon plaisir d’aller bricoler dans le jardin. Même si je ne suis pas très douée, j’aime cette idée de collaborer avec Dieu pour créer un peu de beauté autour de moi.
Et tu sais quoi ? Cultiver les attributs de Dieu dans nos vies, c’est un peu comme ça aussi. Comme dans un jardin, je ne peux rien faire pousser toute seule. Mon rôle, c’est de préparer mon cœur pour qu’il devienne un terrain accueillant. C’est là que l’Esprit de Dieu vient planter Sa Parole, pour qu’elle germe, qu’elle grandisse et qu’elle produise du fruit dans différents domaines de ma vie.
Et la compassion, c’est justement un de ces fruits. Ce n’est pas quelque chose qui pousse du jour au lendemain. Il faudra du temps, de la patience. Mais quelle richesse ça apportera à ta vie, crois-moi.
À quoi ressemblerait ta vie sans la compassion de Dieu ?
Moi je sais que la mienne serait dure… insensible, douloureuse, stérile. Sans ce baume apaisant qu’est la compassion de Dieu, je me contenterais sans doute de survivre, jour après jour, en mode survie.
Mais savoir que Dieu voit ma souffrance, qu’Il ressent mon chagrin avec moi, c’est un immense réconfort. Il ne reste pas distant. Il entre dans ma douleur. Et il y a plus encore : non seulement Dieu a de la compassion pour moi, mais Il m’appelle aussi à la transmettre aux autres.
Tu te rends compte ? Quelle vocation incroyable !
Alors, pour bien comprendre ce que Dieu nous demande, commençons par définir ce beau mot : la compassion.
Il y a quelque temps, pendant une formation liée à mon travail – j’étais en train d’apprendre à mieux accompagner les personnes en situation de handicap – j’ai surpris tout le monde en disant que la première chose qu’il fallait développer, c’était la compassion.
Et là, je me suis rendu compte que ce mot faisait souvent grincer des dents. Pour beaucoup de gens, la compassion, c’est juste de la pitié.
Tu vois ce que je veux dire ? Cette espèce d’attitude condescendante où quelqu’un regarde de haut une personne qui souffre et lui dit, en gros :
« Oh la la, quelle misère. Heureusement que ce n’est pas moi. Bon… je vais t’aider, toi, pauvre malheureux. »
Mais ça… ce n’est pas la compassion biblique. C’est même tout le contraire.
En fait, le mot compassion vient du latin, de deux mots : cum (avec) et passio (souffrance).
Avoir de la compassion, ce n’est pas rester à distance. C’est souffrir avec.
Et en tant que chrétiens, on n’est pas appelés à rester des spectateurs choqués ou émus de la souffrance des autres.
Non, on est appelés à entrer dedans. À marcher avec ceux qui souffrent.
La compassion, ce n’est pas juste un sentiment vague qui flotte dans l’air.
Elle ne pousse pas dans un petit cocon propre et bien rangé de bonnes intentions.
Elle pousse dans la terre boueuse de la souffrance humaine partagée. C’est une graine de “nous” – une graine de solidarité – que Dieu arrose de Sa grâce pour qu’elle produise quelque chose : une action concrète, un engagement personnel pour alléger la souffrance de quelqu’un d’autre.
Et pour ça… oui, il faut accepter de se salir un peu les mains.
Parce que la vraie compassion, celle qu’on voit dans la Bible, elle a toujours deux volets :
D’abord, on entre dans la douleur de l’autre. On partage son chagrin.
Et ensuite, on se met en action, main dans la main avec Dieu, pour chercher ensemble un soulagement à cette souffrance.
Dieu parfait en compassion
Dieu est notre modèle parfait de compassion.
Et pourtant… certaines personnes l’accusent parfois d’être distant. Trop spirituel, trop « là-haut », détaché de notre souffrance humaine. Comme s’Il restait assis sur son trône céleste, les bras croisés, insensible à nos larmes.
Mais la Bible, elle, nous montre tout le contraire.
Elle nous révèle un Dieu profondément compatissant, qui entre personnellement dans notre douleur.
Écoute ce que dit le Psaume 86, verset 15 :
« Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité. »
Quel portrait magnifique de Dieu !
Et ce n’est pas juste une exception. Ce thème revient encore et encore dans la Bible.
Dans les Lamentations (3:22-23), on lit :
« Les bontés de l’Éternel ne sont pas épuisées, ses compassions ne sont pas à leur terme ; elles se renouvellent chaque matin. Oh ! que ta fidélité est grande ! »
Chaque matin, Dieu recommence à nous aimer avec compassion. Il ne se lasse jamais.
Le Psaume 145 dit aussi :
« L’Éternel est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et plein de bonté. Il est bon envers tous, et ses compassions s’étendent sur toutes ses œuvres. »
C’est dans le cœur même de Dieu : il est bon, il est compatissant, il est proche.
Et ce n’est pas un amour vague ou lointain. Dieu te connaît personnellement. Il connaît tes limites, même mieux que toi.
Le Psaume 103 le dit si tendrement :
« Comme un père a compassion de ses enfants, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent. Il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière. »
C’est pas beau, ça ? Dieu ne s’attend pas à ce qu’on soit forts tout le temps. Il se souvient que nous sommes faibles. Et au lieu de s’énerver ou de nous rejeter, il a compassion.
Et puis, il y a ce verset qui me bouleverse à chaque fois, dans le Psaume 56:
« Tu comptes les pas de ma vie errante ; recueille mes larmes dans ton outre : ne sont-elles pas inscrites dans ton livre ? »
Aucune larme que tu verses ne passe inaperçue. Aucune.
Chaque soupir, chaque cri dans l’angoisse, Dieu l’entend. Il est attentif. Le Psaume 34 nous dit :
« Quand les justes crient, l’Éternel entend, et il les délivre de toutes leurs détresses. L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit abattu. »
Ce n’est pas un Dieu éloigné. C’est un Dieu proche, qui s’approche encore plus quand ton cœur est brisé.
Et ce n’est pas juste une compassion passive.
Non, la compassion de Dieu le pousse à l’action.
Toute la Bible est remplie d’histoires de personnes brisées à qui Dieu a tendu la main avec compassion.
Et même quand Il n’a pas enlevé leur souffrance, Il leur a toujours donné Sa grâce pour la traverser.
Tu te souviens de l’apôtre Paul ? Il avait cette fameuse « épine dans la chair ». Il a demandé à Dieu de la lui retirer. Et Dieu lui a répondu non… mais Il lui a aussi dit :
« Ma grâce te suffit. »
Autrement dit : Je ne vais pas retirer ce fardeau, mais je vais t’en donner la force. Je vais te porter. Ma compassion va te soutenir à chaque pas.
Et parfois, c’est ça, l’amour de Dieu : pas une délivrance immédiate, mais une présence fidèle et une grâce suffisante pour continuer d’avancer.
La compassion de Dieu manifestée en Jésus
La compassion de Dieu s’est révélée de la manière la plus éclatante lorsqu’il a envoyé son Fils Jésus comme Rédempteur de nos âmes. Dieu ne s’est pas tenu à l’écart de la souffrance humaine causée par le péché. Il est entré dans nos souffrances en venant sur terre sous forme humaine, puis en endurant l’une des pires souffrances que l’on puisse imaginer.
La Bible nous dépeint Jésus dans le livre d’Ésaïe — plus de 700 ans avant sa venue sur terre — comme un homme profondément marqué par la douleur :
Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas.
Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé. Et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu et humilié.
Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui,
et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. (Ésaïe 53.3–5)
En Jésus, Dieu est entré dans sa propre création. Il s’est identifié à nos faiblesses, à nos limites physiques, puis il s’est livré volontairement à une mort cruelle — non pas pour ses fautes, mais pour les nôtres. Il a transféré sur son Fils le juste jugement de nos péchés, afin de pouvoir nous offrir un pardon total, libre et éternel.
Quelle incroyable compassion !
Et cette compassion ne s’arrête pas à nous. Grâce au don parfait de Dieu en Jésus, nous sommes appelés à être des instruments de sa compassion envers les autres. L’apôtre Paul nous le rappelle dans 2 Corinthiens 1.3–4 :
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation,
qui nous console dans toutes nos afflictions,
afin que, par la consolation dont nous sommes nous-mêmes l’objet de la part de Dieu,
nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans l’affliction.
La compassion surgit quand je regarde la souffrance des autres à travers trois lentilles :
- « J’y suis déjà passé. »
- « Je suis là, avec toi. »
- « Cela pourrait m’arriver un jour. »
La souffrance est ce terrain commun qui nous unit tous dans cette vie. Même si notre douleur n’est pas toujours identique, elle nous rend capables d’empathie. Par la compassion que Dieu nous a montrée en Jésus, nous pouvons être touchées à notre tour et entrer dans la douleur des autres. Et avec un cœur humble, nous pouvons porter les fardeaux les uns des autres, et chercher des moyens concrets de les soulager.
Lorsque Jésus est venu sur terre, Il nous a révélé le cœur de Son Père. Et lorsque nous cherchons à refléter la compassion de Dieu envers les autres, nous n’avons pas besoin de chercher plus loin que l’exemple de Jésus. Il est la compassion faite chair
Examinons quatre façons spécifiques dont Jésus a manifesté la compassion envers les hommes . D’abord :
1. Jésus se préoccupe des besoins spirituels.
La mission première de Jésus sur terre était d’accomplir la volonté de son Père : réconcilier les pécheurs avec leur Créateur. Il voyait la misère spirituelle de l’humanité et en était profondément ému. Dans Matthieu 9.36–38, nous lisons :
Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle,
parce qu’elle était languissante et abattue,
comme des brebis qui n’ont point de berger.
Alors il dit à ses disciples :
La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers.
Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.
Jésus ne voyait pas simplement des foules — Il voyait des âmes perdues, errantes, affamées spirituellement. Et Il est venu leur offrir le pain de vie. De même, notre propre misère passée — celle dont Dieu nous a délivrées — devrait nourrir en nous une compassion brûlante pour ceux qui sont encore spirituellement morts. Ce que nous avons reçu gratuitement, nous devons le transmettre avec la même grâce.
Non seulement cela, mais
2. Jésus se soucie des besoins physiques.
Mais Jésus ne s’arrêtait pas aux besoins spirituels. Il prenait aussi soin des corps fatigués, affamés et brisés. Dans Matthieu 15.32, il dit à ses disciples :
Je suis ému de compassion pour cette foule ;
car voilà trois jours qu’ils sont près de moi,
et ils n’ont rien à manger.
Je ne veux pas les renvoyer à jeun,
de peur que les forces ne leur manquent en chemin.
Jésus a aussi touché les corps malades avec une tendresse divine. Dans Matthieu 20.32–34, nous voyons deux aveugles implorer Son aide :
Jésus s’arrêta, les appela, et dit :
Que voulez-vous que je vous fasse ?
Ils lui dirent : Seigneur, que nos yeux s’ouvrent.
Ému de compassion, Jésus toucha leurs yeux ;
et aussitôt ils recouvrèrent la vue, et le suivirent.
Lorsque nous répondons aux besoins physiques des autres, nous devenons les mains et les pieds de Jésus. Bien sûr, nous ne pouvons pas créer du pain ou guérir des maladies par miracle. Mais nous pouvons offrir un repas, une présence chaleureuse, un foyer accueillant, ou un service concret à ceux qui souffrent. Chaque geste accompli avec compassion prolonge l’amour incarné de Christ.
Jésus prend soin de nous physiquement, mais non seulement.
3. Jésus se soucie de nos besoins mentaux et émotionnels
Jésus n’est pas resté distant face à la souffrance intérieure des autres. Il est entré de plein-pied dans l’angoisse de ses amis — en particulier Marie et Marthe, au moment de la mort de leur frère Lazare. Dans Jean 11.33–38, nous lisons :
Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému.
Et il dit : Où l’avez-vous mis ?
Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois.
Jésus pleura.
Sur quoi les Juifs dirent : Voyez comme il l’aimait.
Jésus n’a pas pleuré par désespoir. Il savait qu’il allait ressusciter Lazare. Mais Il a pleuré parce que ceux qu’Il aimait pleuraient. Il n’a pas précipité le miracle — Il a d’abord partagé leurs larmes. Ce cœur compatissant nous invite à faire de même : pleurer avec ceux qui pleurent, comme une expression de l’amour du Christ vivant en nous.
Jésus ne prend pas soin juste de nos besoins. Il prend soin aussi de nous, personnellement.
4. Jésus se soucie de ses serviteurs
Jésus prend aussi soin de ceux qui le servent. Lorsqu’Il a vu ses disciples revenir fatigués de leur mission, Il n’a pas seulement écouté leur récit, Il leur a offert du repos. Dans Marc 6.30–31 :
Les apôtres, s’étant rassemblés auprès de Jésus, lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné.
Jésus leur dit : Venez à l’écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu.
Il connaît l’épuisement du service. Il n’est pas un maître dur et exigeant, mais un berger tendre. Il nous rappelle dans Matthieu 11.28–30 :
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos…
Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.
Quand nous prenons soin de ceux qui se dépensent pour les autres — que ce soit par une parole d’encouragement, une aide concrète ou simplement une oreille attentive — nous imitons la compassion fidèle de notre Seigneur.
Soyons compatissantes comme Dieu
Mon amie, j’espère que cet épisode t’a encouragée à voir Jésus d’un œil nouveau — non seulement comme ton Sauveur, mais aussi comme Celui qui entre pleinement dans ta souffrance. Il connaît tes besoins spirituels, physiques, émotionnels, et même ta fatigue dans le service. Il ne reste jamais indifférent. Il s’approche, Il touche, Il pleure, Il guérit, Il écoute, Il restaure.
Et si tu es aujourd’hui dans une saison de larmes, de doute, ou de simple épuisement… rappelle-toi ceci : Jésus te voit. Il te comprend. Et Il a de la compassion pour toi.
Sa compassion envers toi t’équipe aussi pour devenir un reflet de Son cœur dans la vie des autres. N’attends pas d’être parfaite pour aimer comme Lui. Offre ce que tu as reçu — même une simple main tendue peut devenir un témoignage puissant de la compassion de Dieu.
Dans notre prochain épisode, nous plongerons dans la grâce débordante de notre Dieu. J’ai tellement hâte de continuer ce chemin avec toi. À très bientôt !








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